L’éventail de cultes, de cultures (et aussi de concepts, chaque personnage étant associé à une carte du tarot de ce monde : le Créateur, le Mentor, le Profanateur, etc.) permet d’obtenir des personnages extrêmement variés et originaux. En ce qui me concerne, ce sont les cultes qui m’ont séduit. Ils recouvrent un tel éventail de possibilités qu’on a du mal à choisir : les Ferrailleurs façon Mad Max qui écument les ruines pour retrouver les artefacts d’antan, les Jehammétans qui ont adopté une religion proche des religions historiques du Livre, les Chroniqueurs technophiles, les hédonistes Apocalyptiques, les Néolibyiens pour qui tout a un prix en dinars…
– Les Spitaliers : les protecteurs de la terre. Ils sont la dernière ligne de défense contre l’invasion des spores, car eux connaissent la vérité. Issus d’une caste de médecins de l’ancien monde, ils parcourent les terres souillées et combattent avec des fongicides, des armes anciennes et le feu les champs mères de spores.
– Les Chronistes : les collecteurs d’informations. Le flux était autrefois un réseau de données englobant le monde entier. Des sectes occupaient le devant des terminaux et chassaient des transferts d’erreurs sur le réseau. Les chronistes sont les restes d’une de ces sectes. Depuis leur forteresse, appelée Le Cluster, qui sert aussi bien de refuge que de centre de recherche, ils parcourent le pays et organisent des expéditions souterraines dans les bunkers. Dans tous les villages et les villes, on trouve des murs portant leurs codes barres.
– Les Anubiens : les gardiens de la prophétie. Des siècles après la catastrophe, ils sont retournés dans les villes où se trouvaient les temples des anciens égyptiens. Ils sont devenus l’âme du continent, les shamans qui connaissent le passé et tressent le présent. Ils connaissent aussi les faiblesses de l’ennemi et savent le combattre. Mais ils payent un prix très élevé : pour affronter le diable, il faut suivre ses règles.
– Les Jehammettants : les porteurs de la face de Dieu. Ils sont influents et fanatiques. Ils contrôlent l’est de l’Europe, renforçant le royaume de Dieu sur Terre. Leurs prédications sont simples : abandonner la technologie et honorer la famille. Ils sont le peuple choisi ainsi que l’ont promis les derniers prophètes. Et ils seront les maîtres de la Terre à la fin des temps. Leur grande force vient de leur sens communautaire forgé par les guerres pour leur croyance.
– Les Apocalyptiques : les maîtres des désirs. Vautours, oiseaux migrateurs, pies voleuses… On ne compte plus les noms dont on affuble ce peuple itinérant. Des Apocalyptiques rayonne la soif de vie qui brûle tous ceux qui croisent leur chemin. Pourquoi être amer lorsqu’on peut vivre l’extase lors de ses derniers moments ? On peut tout trouver dans les quartiers du culte : prostitution, jeux, tarots et drogue. Parasites dans un monde mourant, mauvaise herbe qui ne disparaît jamais : le dernier rire leur appartiendra.
– Les Juges : le marteau de la justice. Les Juges unissent la loi et l’expiation. Ils protègent la population de la ville Justitian et de son protectorat. Le marteau est le symbole de leur pouvoir et en tant que tel il trouve bien trop souvent une application. Peu osent défier les jugements du Culte. Seuls les Spitaliers font front. Depuis longtemps le conflit couve entre les deux organisations mais la situation reste équilibrée.
– Les Ferrailleurs : les fouilleurs d’immondices. Ils fouillent les ruines à la recherche de témoignages d’une époque révolue. Leur vie dans la poussière et la saleté est dure, leur visage est marqué par le froid, les éclats de pierres et la faim. Les villes actuelles doivent les remercier pour leur développement, car ce sont eux qui ont sorti les artefacts des caves et des bunkers pour les amener dans les échoppes des Chronistes.
– Les Blafards : le peuple du dessous de la terre. Enfermé dans les profondeurs de la terre, et après des siècles d’adaptation corporelle et spirituelle à l’obscurité, ils sont devenus albinos. Leurs sens et en particulier l’ouïe se sont développés. Des griffures sur les murs de leurs tunnels servent de langage secret et de préceptes. La voie revêt une importance particulière dans leur vie et dans leur mythe. Leurs dirigeants, les Démagogues, comptent parmi les plus grands orateurs et chanteurs des mondes connus. Ils se considèrent comme une grande famille, où tout le monde peut compter sur tout le monde. Ils considèrent les habitants de la surface comme des animaux. Un temps viendra où ils régneront avec leurs maîtres sur les hommes et les animaux.
– Les Néolibyens : les maîtres des chiffres. Les villes de la côte de la nouvelle Libye sont connues partout dans ce monde. Les navires viennent de partout dans la Méditerranée pour décharger leurs marchandises. Les fortunes y sont colossales alors que la pauvreté sévit en Europe et l’esclavage y est présent. Des navires de transport gigantesques arrivent sur la côte sud de Franka pour charger les découvertes des ferrailleurs. Les Neolybiens sont la personnification du capitalisme : ils divisent le monde en régions marchandes et en concessions qui leur donnent le droit de dépouiller les populations. Les Néolybiens ne contrôlent que la côte d’Afrique, l’intérieur des terres est sous le contrôle des guerriers Flagellants, qui eux sont vus comme des héros.
– Les Hellvetikker : la confrérie des armes. Les descendants des forces armées suisses règnent sur une grosse partie des Alpes. Ils opèrent en petites équipes indépendantes et suivent leur code d’honneur, qui est plus important que leur vie. Ils demandent aux Néolybiens un droit de passage, mais conservent leur neutralité en dehors de cela. Dans leurs tunnels et abris souterrains que traverse la grande faille, ils surveillent et protègent les habitations alentours. Chez eux, les pilleurs et la pourriture sont absents.
– Les Anabaptistes : porteurs du flambeau au paradis. Les croyances de ce culte sont basées sur une très vieille croyance selon laquelle les Démiurges créateurs du monde et racine du mal auraient perdu l’homme et corrompu le Paradis. Ils recueillent le fruit de leur travail : avec le peu que leur donne la terre, ils s’en sortent, et une armée de fermier les suit. Ceci n’est qu’une face de la médaille. Même s’ils arrosent la terre d’eau pour cicatriser ses blessures, ils manient le fer et le feu pour baptiser les incroyants.
– Les Clanistes : les seigneurs des terres incultes. Dans les années qui suivirent l’apocalypse, beaucoup sentirent dans la fin de la civilisation un retour à l’âge de pierre. Maintenant, ils vénèrent des dieux qui correspondent aux forces de la nature, leurs ancêtres, des artefacts. Certains vont jusqu’à arracher la viande des os de leurs ennemis avec leurs dents pour acquérir leur force. Peu sont sédentaires, et la plupart errent sous un ciel sans limite.
– Les Fleaux : les vengeurs du continent noir. Ils apportent aux peuples africains la justice qui lui a si longtemps manqué. Leurs incursions vont très loin dans les terres de l’Europe et prennent les habitants comme esclaves qui porteront la responsabilité des hommes blancs dans les plantations des Neolybiens. C’est un peuple fier, qui ne se soumet à personne. Leurs forces militaires sont peu organisées et pratiquement pas hiérarchisées. A leur côté, dans les batailles, on trouve des hyènes géantes.